15

[ITW] Le Light Painting par Guillaume J. Plisson – LIGHTGRAFF.ORG

Le Light Painting ou comment peindre avec la lumière, n’a jamais été aussi populaire depuis l’avènement du numérique. Sur Flickr, on peut voir fleurir de nombreux groupes d’utilisateurs, passionnés et talentueux. Mais comment se démarquer, dans une telle profusion de talents ?

C’est ce que Brian Le Gad, (ami et fidèle lecteur d’Obturations.com) a cherché à explorer pour nous. Il a donc interrogé Guillaume J. Plisson, Photographe « Lightgraffeur » et créateur de www.lightgraff.org, au talent bien particulier.

Pour les novices du Light Painting, les photos de cet article ont été faites avec des objets lumineux en mouvement, durant un long temps de pose. En aucun cas, Photoshop a remplacé les lumières de ces phtotographies.

[Brian pour Obturations.com] : Quand je lis « Guillaume Plisson », je ne peux m’empêcher de penser à un photographe cher à ma région et qui a dédié sa vie à la mer…De la famille ?

[Guillaume J. Plisson] : Je n’ai aucun lien de parenté avec Philip Plisson, mais je connais son travail, grandiose ! Mon père est sociologue, un proche de Bourdieu…

C’est lui qui m’a initié à la photographie, à l’aide d’un de ses boîtiers, un Fujica st 801. Afin d’éviter toute confusion avec le fils de Philip Plisson, j’ai décidé de créditer mon travail « Guillaume J. Plisson » lors de la publication de mon premier livre : « Lightgraff ». Dans mon parcours, j’ai aussi beaucoup appris au contact de la nature, mais ayant grandi à Lyon, c’était bien au dessus du niveau de la mer : en montagne.

[Brian pour Obturations.com] : Peux-tu nous expliquer un peu en quoi consiste ton travail photographique et Lightgraff ?

[Guillaume J. Plisson] : Mon travail photographique s’articule principalement selon deux axes. A la base, c’est le photojournalisme qui m’a conduit à exercer cette activité.

Formé au CFJ par Yan Morvan, mon œil s’est principalement nourrit de reportages via des livres, publications presse et le festival « Visa pour l’image » où je me rends chaque année en septembre, un véritable pèlerinage! Mes reportages sont en partie visibles sur le site du collectif « Libre arbitre » : www.librearbitre.com
L’autre axe majeur de mon activité s’apparente à une démarche artistique que j’ai intitulé « Lightgraff ». C’est l’application au sens littéral de l’étymologie du mot « photographie » : dessiner ou écrire avec la lumière. Cette recherche a été entreprise avec différents peintres/calligraphes/graffeurs qui utilisent au lieu de leurs outils habituels, des sources de lumières que la photographie permet de révéler.

Au fil du temps, les arts de l’écriture n’ont cessé d’évoluer. C’est dans ce processus que le Lightgraff s’inscrit : après l’utilisation des pierres, des roseaux, des plumes, des peintures…place à la lumière. C’est un travail sur l’éphémère, où les écritures sont réalisées en trois dimensions, sans repère visuel… Cette recherche a fait l’objet d’un livre, de prestations évènementielles comme lors de la Nuit Blanche à Paris en 2007, la Fête des Lumières à Lyon en 2008, de films publicitaires, d’expositions, de publications presse et de ventes aux enchères. Le site www.lightgraff.org est dédié à cette recherche.

NIKON D200 - 64s f/14.0 ISO100 20mm (35mm eq:30mm)

[Brian pour Obturations.com] : On sent une effervescence autour cette pratique, quel est ton sentiment sur ton activité et le marché du light painting ?

[Guillaume J. Plisson] : Il est vrai que ce travail commence à être connu, il correspond bien à l’air du temps. Nos sociétés font toujours preuve d’une capacité hors du commun pour tout digérer, récupérer… Le processus est engagé. Évidemment, les publicitaires ont sans cesse besoin de se renouveler,  alors certains profitent de cet engouement artistique. Mais cette « mode » passera et certains créatifs continueront. Comme je l’ai écrit en 2006 dans le livre intitulé « Lightgraff », je pense qu’à terme cette pratique va devenir une discipline à part entière. J’ai fait mon possible pour la faire connaître au plus grand nombre. Mais de mon point de vue cette recherche est encore, sous de nombreux aspects, en devenir. Tellement d’idées restent à concrétiser ! C’est vrai qu’il y a quelques années je n’imaginai pas participer à des ventes aux enchères comme celle de Drouot Montaigne, où mes images se sont retrouvées au côté d’œuvres de Keith Haring, Andy Warhol…

NIKON D3 - 110.2s f/10.0 ISO200 16mm (35mm eq:16mm)

[Brian pour Obturations.com] : Tout semble si travaillé et complexe par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir en light painting. Parle nous un peu de l’équipe qui t’entoure…
[Guillaume J. Plisson] : Mon objectif a toujours été une recherche de la qualité, et au fur et à mesure, nous nous en approchons. A l’heure actuelle ce travail fédère différents savoir-faire autour de www.lightgraff.org, ce qui nous permet de sans cesse évoluer et trouver des réponses à nos aspirations, qu’elles soient d’ordre artistique, technique… L’acteur majeur avec lequel je collabore actuellement s’appelle Brusk, peintre lyonnais issu de la culture graffiti qui transpire de créativité. L’alchimie opère.

NIKON D3 - 247.5s f/20.0 ISO200 24mm (35mm eq:24mm)

[Brian pour Obturations.com] : Quel est ton instrument de light painting préféré ?

[Guillaume J. Plisson] : Je n’ai pas d’instrument de prédilection pour le light. Comme en photographie, il faut sans cesse faire des compromis et trouver le bon outil, pertinent pour tenir tel propos, concrétiser telle idée… Bien sûr, avec le temps, j’ai testé beaucoup d’outils lumineux, j’en ai une bonne collection. Les avancées technologiques dans le domaine de l’éclairage permettent sans cesse de nouvelles réalisations, à l’image des LED qui constituent une véritable révolution technologique que nous tentons d’adapter à nos aspirations.

NIKON D3 - 232.1s f/6.3 ISO200 24mm (35mm eq:24mm)

[Brian pour Obturations.com] : Parlons technique : j’ai vu que tu figeais tes personnages grâce à la synchro flash sur le premier rideau. Tu utilises ton flash sur ton boîtier afin qu’il ne se déclenche qu’une fois pendant le long temps de pose ? Car j’ai pu constater qu’avec un flash de studio synchronisé via des transmetteurs radio, on obtenait seulement 10s avant un second déclenchement du flash !?

[Guillaume J. Plisson] : J’ai toujours travaillé avec du Nikon et je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré ce problème. Je fais souvent du multi-flash à l’aide de plusieurs SB 900 qui se paramètrent aisément. Une fois encore, je n’ai pas de réglages de prédilection, ils dépendent de l’ambiance lumineuse de chaque espace où nous réalisons nos prises de vues, des distances…

NIKON D3 - 219.9s f/10.0 ISO200 16mm (35mm eq:16mm)

[Brian pour Obturations.com] : Côté matos, avec quoi travailles-tu en général ?

[Guillaume J. Plisson] : J’utilise majoritairement des boîtiers Nikon D3 et D200, des SB900 et plus occasionnellement un Pentax 67 et de l’Elinchrom. Sinon, j’ai des pieds Manfrotto et côté informatique, je suis équipé en Mac. Concernant les optiques, je n’ai qu’un zoom, préférant les focales fixes : du 16mm au 300mm. J’utilise majoritairement les 24mm PCE et en f/1.4, le 35mm, 50mm et plus rarement au delà de 85mm.

NIKON D3 - 202.5s f/7.1 ISO200 35mm (35mm eq:35mm)

[Brian pour Obturations.com] : T’inspires-tu d’autres photographes spécialisés dans le domaine, ou bien ta créativité vient d’ailleurs ?
[Guillaume J. Plisson] : Actuellement mes références photographiques sont les gars de « Noor » et plus particulièrement Grarup, Zizola, Greene, Blenkinsop et Kozyrev. Sinon, j’adore le travail de Reza, Elliott Erwitt, de « VII » et particulièrement James Nachtwey, d’Alexandra Boulat, Paolo Pellegrin, Steve Mc Curry, Benoît Gysembergh, Wilfrid Estève et tant d’autres! Michael Ackerman, Denis Rouvre, font aussi parti de mes références. L’incontournable World press photo est aussi une de mes références majeures. Dans le domaine artistique, je suis plus réservé. Mais je m’intéresse également à d’autres pratiques artistiques, j’admire par exemple le travail du calligraphe Nja Mahdaoui, les peintures des graffeurs du « Da Mental Vaporz » et tout particulièrement celles de Bom.k, Dran et bien sûr de Brusk. J’apprécie aussi la BD, notamment des dessinateurs comme Guillaume Griffon, Franck Miller, David Mack… J’ai l’impression de mêler ces différentes influences dans mon travail.

89.7s f/16.0 ISO100 20mm (35mm eq:30mm)

NIKON D200 - 89.7s f/16.0 ISO100 20mm (35mm eq:30mm)

[Brian pour Obturations.com] : D’autres projets en cours, en dehors de Lightgraff ?
[Guillaume J. Plisson] : J’ai toujours plusieurs reportages que je mène en parallèle du « lightgraff », certains ponctuels et d’autres sur plusieurs années, dans une démarche sociologique, en vue de publications presse, d’expositions et de livres. Ca fait par exemple trois ans que j’accompagne une sage femme libérale qui réalise des accouchements à domicile en France.

lightgraff

NIKON D200 - 128.7s f/11.0 ISO100 18mm (35mm eq:27mm)

Un grand merci à Guillaume et Brian pour cet interview.

Liens :

@ vos commentaires !

Be Sociable, Share!

Pas d

Commentez avec Facebook !

15 réactions

13.08.10

Héhéhé, j’en connais un qui va être surpris du côté de Krach…

13.08.10

Lol oui je me suis fais la même remarque !

13.08.10

on dirait presque que c est lui qui fait les dessins ;)

13.08.10

Extra hein ?

13.08.10

Flippante interview… Comment se fait t’il qu’il ne soit mentionné nul part que les photos utilisées en illustration sont réalisées par le graffeur Brusk????
Guillaume Plisson est simplement photographe. Quand il répond à la question : « Quel est ton instrument de light painting préféré ? » Tu m’étonnes qu’il dise qu’il n’en a pas en particulier… Il ne sait pas les utiliser, et il ne dit même pas que ce n’est pas lui qui réalise les graffitis… Malhonnête, honteux, prétentieux et flippant pour les artistes qui travaillent avec lui…

13.08.10

UrbanKonnection > Tu ne sais manifestement pas lire. Brusk est bel et bien cité. Et vu toutes les photos présentées sur le site « lightgraff », c’est une collaboration qui date.
Bref, un commentaire inutilement agressif :/

Pour l’article, je trouve qu’il y a de biens meilleurs images présentées sur son site en fait. Celles vues ici m’avais pas trop intéressées.

13.08.10

Salut,
Oui effectivement Brusk est cité dans l’interview, mais c’est plus la subtilité de l’interview qui laisse à croire que Guillaume Plisson réalise les graffitis lumineux lui même et qu’il collabore des fois avec des artistes… Un article complet, honnête et clair aurait cité l’auteur en dessous de chaque photographie afin de dissocier les différents styles…
Les 3 premiers commentaires de personnes (que je ne connais pas) laissent penser qu’ils ont le même avis que moi… et qu’en plus, ils connaissent Brusk personnellement, ce qui n’est pas mon cas. Je suis juste un fan de ces graffs.
Donc moi, qui ne sais pas lire, quand je lis :
« C’est ce que Brian Le Gad, (ami et fidèle lecteur d’Obturations.com) a cherché à explorer pour nous. Il a donc interrogé Guillaume J. Plisson, Photographe « Lightgraffeur » et créateur de http://www.lightgraff.org, au talent bien particulier »
Et bien je me dit : « Ah, donc il est photographe et fait aussi les lights-graffs » vu qu’il est photographe et lightgraffeur… C’est clairement ce que l’introduction de l’article insinue.
Sauf que c’est faux. Je l’ai vu travailler aux nuits blanches à Paris et c’était 2 mecs qui réalisaient les light-graff. Il prends juste les photographies, ce qui n’enlève rien à son talent.
Un article objectif aurait juste réalisée une interview des 2, Guillaume et Brusk, afin de souligner la complémentarité. Hors, cet article est orienté de façon à laisser planer le doute sur qui réalise les photos. Pourquoi à la question « Quel est ton instrument de light painting préféré ? » ne dit t’il pas que ce n’est pas lui qui les utilise?????? C’est juste aberrant qu’il ne précise que chaque artiste avec qui il collabore à ses propres outils et que lui même ne sait pas les utiliser…
Donc, je maintient donc mon avis agressif, certes, mais pas inutile, désolé.
C’est malhonnête, honteux, prétentieux (de sa part) et flippant pour les artistes qui collaborent avec lui…

13.08.10

@UrbanKonnection : Salut, je suis sur d’une chose c’est que Guillaume est le photographe et qu’il collabore avec des artistes. Le résultat est splendide, et si tu connais les artistes qui ont participés à certaines photos, je veux sans problème rajouter leur nom sous ces dernières…

@Mr Eddy, Brian et Guillaume ont fait cette sélection dans le but d’illustrer un peu le travail de guillaume et l’article. Il est vrai que d’autres magnifiques images sont présentes sur son site.

13.08.10

Laissons parler les gens…..que ca parle en bien ou en mal, ca parle…aucun doute sur le role de chacun, c’est un binôme et ce ki compte c est le resultat…alors qu il n’y ait pas de mal entendu….et que cela n’aille pas trop loin en tous cas…..cessons les bavardages et place a l’action.

13.08.10

Merci pour ton passage.

13.08.10

Découverte totale ^^ je suis sous le charme (comme quoi je n’avais pas tout lu sur ton blog). Mais je vois pas trop comment ca se passe avec les lumières, pose longue ok mais c’est comme si il y avait différents pinceaux et crayons… en gros j’ai besoin d’une petite explication. MICI

13.08.10

bon au final j’ai trouvé mais dessiner sans voir ce que l’on fait je trouve ça fort!

13.08.10

@berghman : lol Obturations commence à devenir une bibliothèque !
En effet il utilise différents accessoires lumineux (qui resteront secret) de différentes formes, afin d’avoir des dessins aussi parfaits que possible.

13.08.10

pour avoir travaillé avec lui, il est pas tres honnete , car c est son nom qui s’affiche toujours en premier et s’ il y a celui de l artiste c est une evolution…et il fait souvent courrir le doute qu’il est lightgraffeur ;) ….

13.08.10

J’hésite à supprimer ce post, c’est pas le premier commentaire que je vois.. merci pour ton retour.

Réagissez !

* Obligatoires

Partenaire :

Translator

Sur facebook

Twitter

Merwen sur Flickr

We Love ParisReporterReporterI love ParisI love ParisPlace de la concorde